GUNALCHISH.

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Ce que nous aurions pu appeler pow-wow au Québec se nomme ici « célébration ». Le but est de rassembler les peuples mais aussi de mettre les traditions en avant, de les faire découvrir et les partager voire de les transmettre. Cela concerne principalement les amérindiens mais c’est ouvert à tous. Nous sommes tous les bienvenus. Et, c’est avec le sourire que nous avons été accueillis pendant 3 jours. Le mot « accueil » est insuffisant. Je pourrais dire invités, ce serait plus juste! Les 3 soirs, nous étions conviés à partager des festins. 3 communautés se sont réparties les soupers pour nous offrir tour à tour des spécialités locales. Nous avons dégusté du bison et du mouflon le premier jour puis du saumon selon 3 préparations et pour finir de l’orignal. C’était INCROYABLE!!!
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Quand le son des tambours a retentit, je me suis dit : »oh oui, c’est bon, ça faisait longtemps!!! ». Est-ce que je ressentais un manque, je ne sais pas mais les vibrations sont montées en moi pour donner naissance à un sourire et un bien-être… J’étais transportée. Est-ce que mon cœur battait au même rythme?? Pour dire vrai je ne me suis pas posée ces questions à ce moment là; je le vivais… Ensuite, mes yeux ont été saisis par la beauté des régalias (tenues de cérémonies) et des masques mais aussi par l’élégance et la sensualité des danseurs. C’était un véritable spectacle, d’une très grande qualité. Ce sont des artistes qui à l’aide de leurs corps, de leurs masques, de leur musique vous racontent des légendes passées. (Pendant un cours instant, j’ai pensé aux marionnettes sur l’eau du Vietnam…) Quand je les ai remercié pour ce magnifique partage, ils étaient heureux et m’ont invitée à revenir le lendemain car ils avaient d’autres danses à nous dévoiler… Pendant 3 soirées, je me suis laissée emporter!!! Un grand merci à ce peuple Tsiamshian qui est venu de l’Alaska. Ce peuple s’éteignait peu à peu. A peine une cinquantaine de personnes parlaient encore la langue quand un aîné a décidé de rassembler son courage et ses frères de sang pour ne pas s’éteindre totalement… Il ne voulait pas sombrer dans l’oubli. Petit à petit, ce groupe de danseurs s’est formé… Et puis, ils doutent parfois, se découragent à d’autres moments mais quand ils assistent à une célébration comme celle-ci, ils retrouvent de l’espoir… Voilà ce qu’ils nous ont révélé les uns après les autres quand ils ont pris la parole! Ils sont reconnaissants d’avoir été invités et ils ont été touchés par la générosité des Tlingit. Et, par dessus tout, ils les remercient de leur montrer si ce n’est le chemin, l’exemple qu’un peuple peut perdurer avec du courage, de la détermination, de l’ouverture vers autrui… Les aînés d’ici ont été brimés mais ils ont gardé leur foi et se sont tenu debout pour conserver leurs origines, leur culture et la transmettre c’est pourquoi ils peuvent de nouveau festoyer en grand nombre avec leurs voisins et les autres!!! En plus de cela, une grand-mère de 95 ans a ajouté qu’elle recherchait toujours un beau cow-boy!!!! Tout cela est très émouvant.

La cadence était soutenue entre les démonstrations d’artisanat, les courses de canots, les ateliers de fumage de saumons ou de peaux d’orignaux et la rencontre de plusieurs dizaines de peuples… L’odeur du cèdre était attirante auprès des sculpteurs et de ceux qui chauffaient le bois pour le rendre malléable afin de créer des boîtes carrées. Celle du saumon éveillait nos papilles gustatives et celle de l’orignal un élan sauvage… Avec Emma, nous avons fait un bandeau en écorce pour satisfaire notre besoin créatif et notre toucher !!! L’ouïe était à son comble du matin au soir avec tous les musiciens présents. Nos corps se balançaient en rythme tout naturellement. J’ai participé à la danse collective menée par les Anishnabe. Eh oui, 2 hommes anishnabe étaient venus jusqu’ici, depuis l’Ontario ( frontière de l’Abitibi-Témiscamingue)… Ils étaient reconnaissables au milieu des peuples du Nord-Ouest. Ils portent beaucoup plus de plumes et les chants sont assez différents… Ce sont eux que je connais mieux. J’ai travaillé avec eux et je mes suis sentie plus proche !!! Ils représentaient les personnes que j’ai laissée derrière moi… Je les ai abordés et nous nous sommes chaleureusement pris dans les bras. Ca fait quelque chose… J’ai été plus d’une fois émue durant ce séjour. De nombreux remerciements profonds et sincères ont été dit, simplement. De belles paroles, sages et douces ont été prononcées. Des histoires de vie ont été contées. L’amour émanait, la tolérance se ressentait, la générosité explosait et le respect était là… Et, l’humour ne fait pas défaut!!! Deux personnes Tlingit ont fait un spectacle hilarant. Je n’ai pas compris toutes les subtilités mais j’en ai saisie assez pour éclater de rire. Ils se moquent facilement d’eux-même entraînant toute la salle (environ 400 personnes) dans des fous rires… Vraiment génial !!! Cela permet de se quitter le cœur plus léger?!! D’ailleurs, dans leur langue, il n’y a pas de mot pour se dire au revoir. Ils disent : »à bientôt ». J’aime ça!!!

Voilà quelle fut notre entrée au Yukon, auprès des amérindiens appelés TLINGIT, TAGISH pour ne citer que les plus représentés… C’est un beau début, plein de belles rencontres. Je n’ajouterai qu’un mot : GUNALCHISH qui signifie merci en tlingit!

2 Responses

  1. tata grenouille
    tata grenouille 3 août 2015 at 7 h 24 min | | Reply

    Majestueux !

  2. Carole D.
    Carole D. 4 août 2015 at 10 h 42 min | | Reply

    GUNALCHISH à vous aussi pour tous ces partages…

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