Nous nous sommes facilement habitués à note petite vie face au lac, en bordure du pont qui mène à l’île Siscoe. Cette île porte le nom du prospecteur qui a trouvé le premier filon d’or dans le coin en 1910. Son histoire commence par une grande réussite à l’époque de la ruée vers l’or. Il a connu la gloire dont beaucoup ont espéré… mais il a aussi vécu une fin tragique en mourant seul, gelé, les poches pleine de dollars à côté de son hydravion en panne sur le lac Machimanitou ( qui signifie « mauvais esprit »). Cependant, avant que ce petit bout de terre se transforme en gruyère, c’était un grand lieu de rassemblement des Amérindiens ( les Algonquins). Au printemps, ils se retrouvaient pour faire des alliances, faire des cérémonies, etc… Aujourd’hui, ce sont les allochtones qui investissent les lieux dans de belles maisons dont nous jouissons ! Nous sommes presque dans une demeure historique car elle date de 1940 !?! L’hiver, tout le monde a sa résidence secondaire sur le lac communément appelée « cabane à pêche » !!! Nous avons été invités plusieurs fois à partager un après-midi ou une soirée. Pour certains, le but est social; pour d’autres, il s’agit vraiment de pêcher en faisant le maximum de trous tolérés… Nous faisons parti de la première catégorie de personnes.
Ceci étant, nous sommes allés rejoindre des amies sur un autre lac, plus au nord et nous avons pếché notre premier brochet !!! Emma avait mis le mené, je jouais avec le fil à faire des va et viens et, surprise : résistance !!! Je n’y croyais pas vraiment mais si, si, il ne s’est pas décroché avant que je le sorte du trou de glace. Ensuite, c’est Richard qui nous a montré comment faire pour enlever l’hameçon sans nous faire mordre par une des 300 dents de sieur brochet !!! Il a gelé assez rapidement à nos pieds et nous l’avons savouré le lendemain… depuis Thibault a gagné une canne à pêche et un permis valide jusqu’à ses 18 ans !!! Nous avons donc de l’ouvrage pour les fins de semaines !
A la porte de chez nous, c’est aussi une jolie forêt miniature! Nous traversons la route glacée pour pénétrer dans l’intimité du bois… Atteinte de paréidolie, je ne cesse de rencontrer des petits hommes aux visages plus ou moins expressifs. Tout semble en mouvement et je ne sais jamais ce qui m’attend !!! C’est sûrement cela qui m’appelle aussi souvent… Les ambiances sont variées et seul un grand pic semble assez fidèle à nos rendez- vous.
Je rends un nouvel hommage à la lumière abitibienne qui m’inspire au quotidien avec ces quelques photos qui valent mille mots.
Notre réseau social commence à être sympathique. Nous ne demandons plus aux québécois de nous offrir plus que ce qu’ils peuvent et étonnement, ça va beaucoup mieux ?? C’est bizarre, je ne comprends pas !! Hi, hi, hi. Nous sommes peut-être cousins mais nous n’avons pas les mêmes codes… Théoriquement, nous pouvons nous comprendre et pourtant, parfois, nous sommes dans l’impasse? Cela est assez troublant ! Mais on s’en vient bien meilleur dans nos rapports à l’Aut’!!!
A part ça , Emma et moi nous sommes lancées dans la confection de mitaines en peaux de bêtes avec des amérindiens ou des métis. Il y a des personnes de tout âge et c’est un beau partage. A la vitesse où nous progressons, ça va nous prendre un temps certain pour ne pas dire un certain temps. Heureusement l’hiver est long et nous aurons peut-être l’occasion de les mettre pour celui ci?! Je ne suis pas une adepte de la couture mais je me surprends ! Emma découvre que le perlage sur cuir n’est pas si simple et elle réduit ses ambitions chaque fois qu’elle casse une aiguille… Irons-nous jusqu’à faire nos doublures en trappant du lièvre??
Et puis, et puis, et p u i s, je pourrai vous raconter encore bien des choses concernant notre adaptation à tous les 4 mais ce ne sera pas pour aujourd’hui! Alors à bientôt.
Contente d’avoir de vos nouvelles et de voir que vous vous plaisez toujours autant ! Une certaine petite demoiselle attend Emma avec impatience… elle pourra l’initier à la couture !