Le printemps est arrivé vite, très vite avec une euphorie à couper le souffle… et puis il s’est arrêté net dans son élan. Nous sommes resté bouche bée, nous avons retenus notre respiration. Nous étions en mode « pause ». Les bourgeons étaient là, partout sur les arbres, les arbustes, les plantes mais ils ne s’ouvraient pas?!! Nos yeux guettaient jour après jour avec respect et étonnement. Les températures diminuaient sans être glacées non plus. Nous observions comment la nature s’adaptait à tout cela. Et puis, tranquillement les feuilles sont apparues dans des nuances de vert, les crocus tapissaient le sol. Les lumières étaient belles, éclatantes et nous avons repris notre danse avec Mère Nature. La valse s’accélèrait et les temps de répit diminuaient. Rapidement, nous avons perdu la notion du temps ! Nous n’avions plus de nuit noire, plus d’obscurité. Les journées n’en finissent plus…

Au milieu de cette énergie débordante, il nous a fallu penser à notre départ. Fin mai, nous devions quitter notre belle cabane du Canada. Nous regardions autrement tout ce qui nous entourait. Nous embellissions parfois… Cela se nomme la nostalgie ! Eh oui, nous sommes nostalgiques de quitter cet univers aux dimensions surréalistes et la richesse de sa faune.

Partir, ça veut dire laisser, quitter, se séparer et ce n’est pas toujours facile !!! Avec Sylvain, nous nous imaginons trouver un petit coin de paradis perdu dans les montagnes françaises, sans accès par la route, sans électricité et juste un ruisseau pour satisfaire nos besoins. Ce ne serait pas notre résidence permanente mais pour y faire des retraites régulièrement. C’est notre manière à nous de faire le deuil de cette nature sauvage !!! Emma a trouvé l’idée géniale. Thibault passe son tour. Il veut vivre avec la technologie de son siècle… Il reste cependant très heureux de notre manière de vivre. Il en est même fier !! Et nous sommes tous joyeux de partager autant !!!…

Les enfants terminaient l’école mi juin. En 4 années sur ce continent, c’est la seule où ils étaient présents du 1er au dernier jour !!! Toute une aventure !!!! Il n’y a pas eu « d’école à la maison » comme on dit ici. Mais ce sont nos plans pour le premier trimestre prochain… Durant notre immigration au Canada, nous nous sommes intéressés à différents système d’éducation et nous avons hâte de voir comment cela se passe au collège et au lycée en France aujourd’hui… Nous arriverons avec des yeux nouveaux!

A l’évidence, je n’aime pas trop parler des départs. Heureusement mes parents sont arrivés et nous avons fait une pause dans le temps. Nous vivions nos retrouvailles familiales. C’était le bonheur d’être réunis à nouveau après plus d’une année. Nous en avons profité pour explorer un peu et faire des visites…

Et puis, nous avons fait une autre pause dans nos préparatifs de départ en recevant Mathieu et Renan, des amis cantalous. Farniente, déjeuner à rallonge à philosopher ou à rigoler. Nous étions au milieu de nos tas d’affaires à donner ou à garder mais nous déconnections…
Nous avons même différer notre départ de la cabane de quelques jours… Il faut dire que j’ai été ralentie par une nouvelle fracture ??? D’où vient cette expression: « je m’casse »??? Je m’interroge ! Temps de réflexion, méditation sur mes choix, mes mouvements, mes désirs, les messages de mon corps… Tout devient lent subitement. Je suis dépendante d’un chauffeur pour tous mes déplacements. Il faut que je demande de l’aide, bonjour le calvaire pour une Sandrine comme moi !!! Finalement, nous avons étiré les « au revoir »… Rien ne s’est fait comme je le pensais. Je n’ai pas été à même de faire mes sauts de puces pour saluer mon petit monde. Après mon lot de frustrations, j’ai lâché prise !!! De toutes façons, il s’est produit bien des choses étranges avant notre départ ??!! Augustin a cassé le pare-brise de notre voiture en voulant tuer un écureuil. Manifestement, il s’est trompé de cible et cela a rendu plus difficile la vente de notre véhicule voire impossible. Nous avons du différer, histoire de repasser encore une fois par Whitehorse avant de quitter le Yukon . Et moi, j’ai débuté un feu en plein marécage sur le terrain de nos ex propriètaires ??? Les probabilités étaient tellement infimes que l’histoire devient complètement rocambolesque…  non mais vraiment, c’est quoi tous ces signes ??

En attendant quelques réponses à nos péripéties, nous nous sommes fait bichonnés et choyés chez notre belle amie Elli. C’est la maison du bonheur où passe du beau monde dans un accueil toujours convivial! MERCI…